ANGE
Sauvetage à Utrecht
100 CHEVAUX SUR L’ HERBE  
au secours de  Ange,   Graffiti et   Vénus
3 condamnés à la boucherie
ANNIVERSAIRE  : 1  NOVEMBRE 1987
ARRIVE AU REFUGE  LE :  6/10/2003
-WELSH  HONGRE  
DECEDE(E) LE. 27/8/2008

Utrecht :  un marché se déroulant aux Pays-Bas le lundi matin dans un désordre total où l’on trouve des chevaux vadrouillant seuls, des chevaux maigres, d’autres les pieds négligés voilà le triste tableau de ce marché qui nous rappelle l’affreux Marché qui avait lieu  Place de la duchesse où tous les abus s’étalaient plantureusement.

Nous nous étions rendus spécialement Pili et moi pour découvrir ce lieu où s’approvisionnent les maquignons belges.
Ici, les chevaux sont livrés à la bonne attention des maquignons et des  grossistes en viande.  Nous repérons de nombreuses têtes connues issues du monde peu reluisant de la boucherie chevaline  Belge. C’est ici que des maquignons belges  viennent faire leurs emplettes pour revendre leurs  nouveaux prisonniers 2 jours après aux abattoirs d’Anderlecht.

Dans ce farfouillas général, nous apercevons 2 chevaux squelettiques la peau sur les os, vieux.  L’un d’eux a une grosse boule sous la gorge.  Connaissant l’univers du commerce des chevaux, les plus sérieuses inquiétudes se justifient pour ces deux équidés. Après un froid calcul, les marchands ne se donnent pas la peine ni le temps de remettre à flot des animaux sans  grande valeur économique qui, en fin de compte, les encombre plus.   On ne peut donc  qu’envisager le pire pour ces deux infortunés.
C’est décidé, nous allons ce jour-là devenir, corps et âmes,  les secouristes de ces deux  chevaux  que les usines de viande attendaient...
Nous les rachetons 200 euros pièce ce qui n’est pas excessif.
Avant de quitter cet obscur lieu d’échanges de condamnés aux abattoirs, nous  nous attardons sur une petite jument Alezane (voir sujet suivant Venus) pas fort épaisse, tremblante, saignante dans son coeur, complètement en détresse...
Promise aussi aux couteaux, elle ne pouvait contenir son immense détresse : ses grands yeux écarquillés fouillaient le marché dans tous les sens....
Nous prîmes la jument avec nous (nous l’avons achetée 350 euros).

Au refuge, les deux squelettiques que nous avons baptisé «Ange et Graffiti» tirent tout le «suc» possible du foin et de la nourriture floconnée que nous leur donnons graduellement avec une sollicitude de diététicien.
La boule de Graffiti  est passée sous radiographie  et est ponctionnée...
Les résultats sont heureusement encourageants : il ne s’agit pas d’une tumeur mais d’un oedème durci donc sans gravité même si fort spectaculaire.

«Ange» le plus maigre se nourrit bien et après des semaines de soins constants a repris merveilleusement  du poids...
Ces deux dadous étaient si heureux d’avoir retrouver  la vie et la chaleureuse sollicitude des hommes qu’ils ne songeaient même plus à  redouter d’eux , goûtant le plaisir de chercher avec leur museau notre main.
Pour nous cela  était  notre récompense qui nous mettait  au sommet du bonheur...

A notre désolation Graffiti est le premier a nous avoir quitté, il s’en est allé sur la pointe des pieds discrètement comme il a toujours été deux ans après son sauvetage.    Ange lui est demeuré cinq ans près de nous. 

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