LANCELOT
Un grand Ouf
pour  Chance, Bugaboo, Lancelot et Corrighan
4 chevaux vendus pour la boucherie

ANNIVERSAIRE  :  8/01/1982
ARRIVE AU REFUGE  LE :  4/01/2007
FRISON HONGRE  
DECEDE(E) LE 11/10/2010
Parce qu’il me semble en toute conscience que accomplir notre devoir est d’être près des équidés qui souffrent  (et plus particulièrement ceux qui sont, abandonnés par tous :  ces chevaux que le monde oublie et s’éloigne, ceux qui  se retrouvent aux portes de l’abattoir à la merci des bouchers) nous nous sommes rendus aux abattoirs d’Anderlecht le 3 janvier 2007.   
Comme toujours est au rendez-vous tout le triste spectacle des chevaux rassemblés et  promis aux tueries face à  la pseudo respectabilité des maquignons et bouchers  avec leur impitoyable dureté ces  hommes sans scrupules qui ne font aucune différence entre la vie  d’un cheval et un paquet de billets d’euros.  La soif de l’argent éteint ici tous les sentiments de ceux qui envisagent froidement de faire assassiner tous ces chevaux, toutes ces vies jeunes ou âgées  sans se pencher une seule fois sur les conditions douloureuses d’existence antérieure de ces victimes.
Beaucoup de chevaux nerveux  sont apeurés et fort agités  sentant la fin s’approcher d’heure en heure, d’autres exténués , désabusés se résignent à leur sort.  Toutes ces proies se rendent compte qu’en cet endroit sinistre passent tous les défauts des hommes : cruauté, égoïsme, hargne, couardise, imposture, arrogance, , mépris, écrasement des plus faibles, avidité, mercantilisme etc... etc invariablement tout ce qui est bas se reconnaît dans les visages graves de ces personnages qui lorgnent uniquement le gain.
Nos yeux rencontrent ceux d’un vieux frison.  Bouleversant de voir ainsi un vieux cheval de manège  usé par la tâche échouer à la fin de son existence sur ce site  cauchemardesque.
A travers son regard, hurle le désir contradictoire de retrouver, sa vie de manège même si elle était obscure... car ici  , à travers le comportement  brutal et le dédain des hommes on sent impérieusement  la mort frôlée.
Impossible pour nous de garder nos mains dans nos poches.   En ce théâtre de mépris nous décidons de racheter «Lancelot»  (nom que nous avons donné à ce cheval ) 625 euros.
Un cheval peut cacher un autre 
Jamais, nous ne renoncerons  et nous nous opposerons toujours à cette fatalité  de l’abattoir pour les chevaux, iniquité intolérable.  Le devoir d’arracher une victime à la souffrance et à une injustice  aussi criante et l’accomplissement de faire ce que l’on doit faire est plus fort que tout ancré en nous sur ce marché.  
Derrière Lancelot, se dissimulait un autre cheval. Un  jeune trotteur de 4 ans tapi au creux de Lancelot comme pour se cacher de la vue des chevillards.  A le voir là, on comprend mieux l’inanité de nos efforts à croire à la  bonté humaine chez les exploitants de chevaux.   Comme cela arrive souvent avec les trotteurs : ce jeune cheval entier, très gentil a fait le tour de bien des personnes. Cela se voit à son état et  aussi à son  comportement.  Ces chevaux  de petite taille fort endurant servent pendant un temps puis passent auprès d’un autre individu qui après les avoir utilisés s’en débarrasseront aussi vite jusqu’au jour où ils croiseront les couteaux de boucherie... 
Nous avons décidé d’empêcher que l’on détruise la vie de ce jeune et très attachant cheval que nous avons nommé 
«Bugaboo».  Chez nous , il pourra vivre sans qu’on le force à travailler....  nous aurons beaucoup à lui offrir...
Ce marché aux chevaux  fait penser à une grande  foire pleine d’esclaves qui  appellent désespérément, qui supplient   les visiteurs de les emmener, de leur sauver la vie.   A Anderlecht, viennent s’échouer par  grosses vagues successives les illusions et les espérances de combien de chevaux.   Hélas leur sort se joue loin des regards amicaux...