CHATTANOOGA
Une vie qu’on ne destinera pas à l’abattoir !

ANNIVERSAIRE  : 15/04/1997
ARRIVE AU REFUGE  LE :  20/06/2009
-JUMENT FRISON 
DECEDE(E) LE  10/9/2010



Apprenant que chez un «engraisseur de chevaux»  une jument frison était tout juste «bonne» pour l’abattoir, nous avons voulu l’arracher à cette fatalité inacceptable ..  Envoyer ainsi un être à ces massacres sanglants est une abomination, un crime effronté, commis par des coquins qui n’ont comme seul moral  que l’âpreté au gain . Tout ce qui est bonté,  respect, considération, reconnaissance et amour des chevaux sont mis  délibérément de côté par ces spéculateurs de viande chevaline. 
Ils ne comprendront jamais la vilenie de leurs actes .  Sous un aspect faussement moralisateur ils reposent toujours leur  cupidité et leur prospérité sur la misère des équidés.
L’existence de Chattanooga était d’une sombre profondeur.   
Nul n’a jamais beaucoup songé à son bonheur.
Avec d’autres juments aussi pauvres qu’abandonnées dans le malheur , Chattanooga fut exploitée à la reproduction ou comme on se complaît à définir (pour travestir les choses)  «pour «l’élevage».   On s’employait à lui faire mettre au monde chaque année un petit qu’on lui retirait dès qu’on pouvait en tirer profit se moquant bien de la tristesse provoquée par  ces séparations successives et dures. 
Son rôle était d’être une machine à produire des poulains.  Et durant d’interminables et longues années, Chattanooga  paya largement son droit d’exister en trimant par ses entrailles et en souffrant psychologiquement à chaque fois qu’on lui rompait ses liens de tendresse  de mère avec ses petits.  
Il faut savoir que cette vie d’esclave et de soumission s’ entretient dans la clandestinité dans de grands hangars, à l’abri de regards où sont entassés près d’une centaine d’équidés  emprisonnés subissant le même sort.   
Comment ne pas jeter un regard  rêveur sur une autre vie où la misère et l’exploitation sont bannies? Et puis un jour, celui qui l’exploitait se plaignait de ne plus voir de naissance chez Chattanooga.... 
Vidée par la fatigue, le pauvre corps de cette jument était en ruine rongée jusqu’à la chair d’avoir mis au monde tant de petits et d’avoir traînée son existence dans un lieu où on la négligeait tant.
Après cette vie d’enfer, il était naturel que son «exploiteur» détaché de tout remords, cède cette jument à un pourvoyeur de chevaux de boucherie.   Ainsi  Chattanooga pouvait encore rapporter de l’argent.  Mais l’engraisseur jugea qu’on ne  pouvait plus gagner encore quelques kilos en gardant cette jument en mauvais état , il décida de la rabattre sans tarder vers l’abattoir.
C’est à ce moment que 100 CHEVAUX SUR L’HERBE est intervenu.   Chattanooga avait été suffisamment persécutée par le malheur  sans jamais se plaindre de son sort : il était impérieux de la sauver et d’embellir enfin cette existence si sombre et si éprouvée.
Cette cupidité constante et cet égoïsme maniaque des hommes dont sont victimes tant d’animaux  nous révoltent et nous poussent à chaque fois à agir.
Nous avons acheté Chattanooga.
Chez nous, cette très gentille jument pourra  enfin entendre des appréciations flatteuses elle qui a toujours été considérée comme un vulgaire numéro.
Chattanooga a de magnifiques yeux et malgré que de déceptions en déceptions , elle aurait du se refroidir au contact des humains, cette jument réserve pour nous un contact chaleureux. 
Chattanooga qui avait accumulé tant de souffrances dans son coeur, éprouve désormais plus que tout le besoin de respirer, de galoper, et d’être aimée et respectée. 
Dans les grandes prairies de notre domaine portée par l’espoir , elle exprime  enfin la force de ses sentiments.
Finalement pour Chattanooga, c’est un  splendide miracle qui s’est opéré car chaque jour qu’elle passe ici au refuge lui rappelle  qu’elle a réchappé à une fin atroce et que depuis 100 CHEVAUX SUR L’HERBE tout se métamorphose dans le sens du bien et d’un vrai  bonheur.