100 CHEVAUX SUR L'HERBE : Bien plus qu'un Refuge soignant près de 150 équidés ​​​​​​​

OURAGAN
Le calvaire d’un équidé aimé
ANNIVERSAIRE  :  25/05/2011
ARRIVE(E) AU REFUGE  LE :  20/03/2012
DECEDE(E) LE  10/11/2014
Avertis du départ imminent pour l’abattoir d’un cheval handicapé, 100 CHEVAUX SUR L’HERBE s’est rendu sans tarder chez un pourvoyeur bien connu d’équidés pour la boucherie.
Là, ayant le pouvoir d’influencer leur avenir , nous en sommes repartis non pas avec un équidé mais avec trois malheureux à qui nous avons  voulu donner une nouvelle et heureuse orientation à leur  triste existence d’autrefois.  

Un cheval de race  frison encore poulain puisque âgé de un an à peine est affligé hélas d’une grave déformation à l’antérieur .  Avec une impitoyable dureté, l’éleveur qui le fit naître s’en débarrassa sans remord  en le cédant à un fournisseur de chevaux pour les abattoirs.  
 Pour cet infortuné cheval, il ne lui restait plus qu’une chance providentielle, celle que 100 CHEVAUX SUR L ‘HERBE ouvre ses portes pour l’accueillir.
Seule une association comme la nôtre peut  prendre en charge et délivrer de tels chevaux de ce sort immuable et affreux qui est d’avoir la gorge tranchée dans les abattoirs .

Les équidés  handicapés n’intéressent hélas personne et bien peu réserve un réel  regard de compassion et de sensibilité  à ces êtres qui pourtant méritent aussi, comme tous les autres, de vivre et d’être heureux !  
En général et pratiquement dans la majorité des cas, on ne fait aucune difficulté pour estimer que ces équidés handicapés ou malformés  sont  résolument destinés à être relégués et envoyés irrémédiablement aux tueries des boucheries. Cela a toujours été ainsi et c’est constant dans cette société égoïste où se consolide uniquement le «beau» et le «normal». 
L’efficacité , le gain et la satisfaction  sont valorisés à l’extrême .
Et pourtant même si tout le monde abandonne ces chevaux handicapés, même si la plupart laisse ces condamnés à leur cruel sort, nous nous montrons toujours très attentif dès qu’il s’agit d’un équidé déshérité par le dénuement d’un affect , d’une faiblesse ou d’un désavantage physique.
Nous savons pertinemment bien par expérience que ces êtres-là , même si leur corps ne balance peut-être pas comme les autres, leur coeur n’est pas au dehors.  Malgré leurs différences ils s’accrochent  encore davantage à la vie, toujours prêt au bonheur de l’instant présent.
Optimistes et confiants, nous observons dans nos écuries, plusieurs  de nos handicapés qui goûtent ainsi au bienfait de notre dévouement, au confort et à l’espace de notre domaine.  Si, certes, nos protégés comme Adonis, Astrakan, Raccourcix, Goliath, Mayflower, Snipper sont différents, sans oublier nos aveugles comme Sully, JolieNuage et Picatchu, le bonheur et l’affection  que nous leur  offrons au refuge dissipent avec évidence le fardeau de leur handicap. 
Voilà pourquoi, sans hésiter nous avons racheté pour le sauver «Ouragan» ce yearling frison qui dès notre premier regard a bénéficié déjà de notre tendresse . 

Cela aurait été d’une grande lâcheté aussi de fermer nos yeux sur le sort du poney qui partageait sa géôle et qui sans aucun doute allait être envoyé lui aussi aux abattoirs dans les jours qui suivent.  
Ce poney âgé de 10 mois que nous avons baptisé «Bibelot» avait déjà passé quelques jours avec Ouragan dans le boxe sombre du marchand et il aurait été vraiment  inacceptable de séparer ces deux amis. 

Placée à l’écart  dans la funèbre écurie de ce marchand , éprouvant une difficulté extrême à déglutir, une jument welsh de 7 mois, la gorge hypergonflée  croupissait dans un enclos aussi  sale que sinistre. 

Elle végéta là, malade sans soins livrant une bataille acharnée contre son mal , souffrant de cette hypertrophie des ganglions .  
Le marchand pensant qu’il s’agissait d’une gourme lui taillada grossièrement à l’aide d’un couteau les ganglions lymphatiques ce qui ne fit qu’aggraver les choses laissant béant une plaie profonde et lamentable.
L’idée de l’imaginer là sans secours, sans appui,  livrée, à peine vivante aux tueurs endurcis de l’abattoir  qui la massacreront nous a immédiatement décidé d’en prendre soin.

Notre refuge ne pouvait être plus éloigné de l’univers où avaient immergé ces 3 équidés.
Tous nos pensionnaires portent ici en eux les graines d’une existence exceptionnelle qu’ils mènent dans notre domaine, les bons soins, la nature l’emportant sur tout ce qu’ils avaient connu autrefois..  Très vite Ouragan et Bibelot couraient vers ce futur infini de bonheur.

Par contre  le lendemain de son arrivée au refuge, nous avons dû conduire en urgence Babyboom (la petite jument welsh)  à la Faculté Universitaire de Gand...